Sœur Françoise

Qu’est-ce qui me fait vivre ?

L’Amour ! Ce qui me fait vivre, c’est l’amour. Un jour dans ma 23ème année, j’ai pris conscience que j’étais aimée par Dieu, d’un Amour fou. J’ai eu envie de répondre à cet Amour tout aussi passionnément et je suis entrée chez les sœurs de la Providence. Tout au long de ma vie, dans les joies et dans les difficultés, revenir à ce fondement « je suis aimée de Dieu », m’aide toujours...

Les jeunes ! Les nombreuses années vécues au patro m’ont beaucoup épanouie. Et encore aujourd’hui, j’aime partager ce que j’ai reçu avec ceux et celles et ceux que je rencontre.

La Parole de Dieu ! Lire, relire, creuser, étudier prier la Parole de Dieu. Ecouter Dieu me parler à travers la Bible, est source de joie et de paix profonde. Me laisser interpeller aussi pour accueillir toujours davantage son Amour.

L’amitié ! L’amitié contribue à mon bonheur. A travers elle, je comprends mieux l’Amour de Dieu et le partage de vie qu’une amitié vraie permet.

La Vie fraternelle en communauté ! Occasion de concrétiser notre décision d’aimer comme Dieu nous aime ! « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1jn 4, 20) Et aussi recevoir cet amour de Dieu à travers la fraternité de mes sœurs.

Un texte d’Eloi Leclerc dans son livre « Sagesse d’un pauvre », m’habite encore comme une visée pour ma vie. Je l’avais choisi comme lecture pour mes premiers vœux et il n’a cessé de m’habiter. Ce texte traduit mon désir de témoigner de cet Amour de Dieu. Même si je n’y arrive pas autant que je le souhaiterais...

Extrait de « Sagesse don pauvre » d’ Eloi Leclerc (pp139-140) :

Mais par quel bout commencer, Père ? Dis-le moi, demanda Tancrède.

La chose la plus urgente, répondit François, est de désirer avoir l’Esprit du Seigneur. Lui seul peut nous rendre bons, foncièrement bons, d’une bonté qui ne fait plus qu’un avec notre être le plus profond. Il se tut un instant, puis il reprit: Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu déjà réfléchi à ce que c’est qu’évangéliser les hommes ?

Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la bonne nouvelle. Tu ne peux le faire qu’ en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes.

Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est délicate. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu, Il ne faut surtout pas qu’en allant vers eux nous leur apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. Nous devons être au milieu d’eux les témoins pacifiés du Tout-Puissant, des hommes sans convoitises et sans mépris, capables de devenir réellement leurs amis. C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus Christ.